"Chiara Grant"
feat Alycia Debnam-Carey

âge, lieu de naissance : Elle est née à Chicago, la ville d'Al Capone, le 2 avril 1995. Ses 21 ans ont été exceptionnel, d'après les échos qu'elle a eu de la soirée, qu'elle a raté, clouée au lit avec 40 de fièvre. origines, nationalité : Italo-américaine. Elle a même fais l'effort d'apprendre l'italien, mais c'est pas fameux. emploi, études : ($$), techniquement elle devrait continuer ses études de sciences politiques à l'université la plus proche, mais elle ne s'y est pas ré-inscrite. Au lieu de ça, elle bosse dans une épicerie près dudit campus, en faisant croire qu'elle va en cours.. statut civil : Ça va, ça vient. Chiara a le coeur qui fait la girouette. orientation sexuelle : Elle se dit libre. Les filles n'ont encore jamais eu de réels effets sur elle, mais elle se dit qu'il y a que les idiots qui ne changent pas d'avis. statut familiale : Ses parents sont encore mariés et elle a deux grands frères. péchés mignons : La chantilly sur les fraises, la chantilly sur les moelleux au chocolat, la chantilly sur les gaufres, la chantilly sur les crackers.. Le yoga fait parti de ces nouvelles passions fugaces dont elle se lasse au bout de quelques semaines, comme le macramé ou la couture.. traits de caractère : impulsive, têtue, ouverte, impatiente, excentrique, sensible, dévergondée, irréfléchie, mature, contradictoire, lunatique, menteuse (par omission, s'empressera-t-elle de rajouter, pour alléger le défaut), débrouillarde, indécise, libérée, gère l'auto-dérision pour cacher un certain manque de confiance, indisciplinée ... Un peu déconnectée de la réalité.. groupe : BURBERRY

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✰ i feel like walking the world.
Chiara n’est pas une princesse. Sa mère a bien tenté de l’élever comme telle, de lui faire porter robes à froufrou, de lui coller des noeuds dans les cheveux, mais ça a surement fini par causer, chez la jeune fille, une certaine répulsion de tout ce qui est rose et mignon. Alors non, Chiara n’est pas vraiment le stéréotype de la petite fille mignonne et gracieuse; elle mange avec les doigts la plupart du temps, est incapable de ne pas s’en foutre partout - on lit généralement le menu sur son t-shirt -, elle rote après avoir bu une boisson gazeuse ou une bière.. Et elle adore les tenues de sport large, généralement celle d’Ethan qu’elle lui vole sans aucune honte. (+) Elle adore les histoires criminelles. C’est parti d’un rien, d’un simple exposé à faire sur la ville de Chicago quand elle était encore au lycée et une chose en entrainant une autre, Chiara est passée d’un paragraphe sur Al Capone dans son exposé à des bouquins qui s’empilent sur la criminologie.. Elle collectionne les témoignages, les reportages, les articles de faits-divers.. Parfois elle se fait l’effet d’une tarée, quand elle réalise qu’elle en sait bien plus sur Ted Bundy que sur l’actuel président des Etats-Unis ou sur les pays d’Europe… Mais ça lui passe vite. (+) De la fratrie, elle est celle qui a le moins fait d’efforts pour parler italien. Apparemment, dès ses cinq ans, elle s’est mise à refuser de parler la langue maternelle, forçant ses frères à lui traduire ce que sa mère pouvait bien lui raconter sous le coup de la colère ou de l’excitation. La vérité, c’est qu’un gamin s’est moqué d’elle, un jour, et depuis elle essaie de se fondre dans le moule.. (+) C’est une peureuse. Une craintive. Sauter en élastique, en parachute, faire de l’escalade, tout ça ça ne l’effraie pas.. Non, ce qui la panique en réalité c’est la vie. Celle d’adulte. Celle qui l’attend, celle qu’elle devrait commencer et dont elle est incapable de prendre les devants. Chiara se veut indépendante et libre, mais l’autonomie l’angoisse, au point qu’elle en a parfois des sueurs froides. (+) Si elle cuisine bien, elle a horreur de manger ce qu’elle a préparé. Une espèce de tic bizarre que sa grand-mère maternelle avait aussi, apparemment. (+) Ses études de sciences politiques, elle s’est lancée dedans pour essayer de se donner l’impression de se lancer dans un avenir brillant.. En réalité, Chiara n’a aucune idée de ce qu’elle veut réellement faire et ça la panique de devoir l’avouer à tout le monde, alors elle ment un peu, elle enjolive la vérité.. Elle n’en est pas fainéante pour autant, puisqu’elle essaie de travailler un peu partout, en attendant de trouver sa voie en arpentant l’université et en s’incrustant dans des cours pour avoir ce déclic qui ne vient pas. (+) Côté coeur, c’est un manche. Aveugle, elle ne réalise jamais quand on lui fait du rentre-dedans, ou alors avec trois TGV de retard.. Disons surtout qu’elle a sa propre vision d’une relation saine, qui mêlerait à la fois l’amitié sincère et l’amour passionnel. En gros, elle voudrait un copain devant lequel elle peut déblatérer d’énormes conneries sans avoir honte, un type capable de lui renvoyer ses âneries avec autant d’élégance que celle dont elle peut faire preuve..

✰ hit me with your rhythm stick.
Elle a sorti ce gros pull informe, d’une couleur d’origine dont personne ne se souvient tant il a déteint à force de machine et de température ratée, abimé par une vilaine tache de javel qu’on a jamais réussi à rattraper. C’est le pull des jours gris, des soirs d’hiver, des après-midi de pluie, de ces moments où elle a pas le moral et qu’elle se sent seule. Il pue la frite, la bave et même l’herbe de ces pétards que ses copains de fac fument en sa présence, quand ils se réunissent les soirs de week-end dans le studio de l’un d’eux, à refaire le monde où les nuages seraient des marshmallow et où tout serait simple. Trop simple. La laine fait des peluches, boules de moutons qui se collent au siège contre lequel elle appuie son dos, se voûte un peu pour en prendre la forme, défoncée par les multiples morphologies qui s’y sont enterrés, endormis en rêvant à elle ne sait quoi, pour espérer faire passer le trajet plus vite. Les manches sont trop grandes, surtout la droite, qu’elle frotte contre sa joue en se tassant un peu plus, les jambes qu’elle replient contre sa poitrine pour laisser passer son voisin, qui arrête pas de fouiller dans son sac ranger au-dessus. Y a l’odeur de la famille entre les mailles qu’elle renifle, celle de ses cris d’enfants à courir dans le salon, les menaces de sa mère pour lui faire finir ses devoirs, les chocolats de son père les jours de fêtes, ses larmes aussi quand Ethan est parti et ses secrets honteux quand son frère aîné à découvert qu’elle se rasait le dessus des orteils.. Ce pull est le témoin silencieux de tout ce qu’elle a vécu et de tout ce qu’elle ravale alors que le bus roule sur un nid de poule et la fait sursauter. Instant parfait qui se joint aux vibrations de son portable, ses parents qui lui demandent de les prévenir quand elle sera arrivée, quand elle aura rejoint ce qu’elle a présenté comme des vacances parfaites chez son frère, en vue d’un nouveau départ dans une université du coin. Mensonges. Elle profite de sa solitude, de ce voisin debout devant les sièges qui la camoufle un peu, pour laisser éclater les rougeurs sur ses pommettes à la réalisation de l’ignoble vérité qu’elle a caché à ses parents. Y a pas de troisième année qui l’attend à New York, pas de studio payé par une pseudo bourse qu’elle n’a pas demandé et qu’elle doit recevoir en fin de mois. Ces vacances ne sont pas un prétexte pour trouver le temps de s’installer pour continuer sur les bancs d’une fac dont la filière est plus développée que celle entamait à Chicago. C’est pas son genre, dira-t-on si on l’apprend. Chiara n’a pas été élevé comme ça. Elle casse des vases, elle change d’avis comme de chemise, elle passe d’une activité extra-scolaire à une autre sans vraiment prendre le temps de réfléchir, elle parle vite et rit trop fort; mais Chiara ne cache jamais rien. Ou très mal. Encore faudrait-il qu’elle sache elle-même ce qu’elle cherche à cacher. Le col du pull la démange et elle sent les plaques rouges sur sa nuque qui commencent à se former, granuleuses sous ses doigts qu’elle passe sur sa peau abimée. Elle pourrait prétexter une histoire d’amour foireuse, une rupture trop douloureuse.. Ou encore de mauvais garnements à l’université qui la font souffrir.. Y a milles raisons qui pourraient expliquer qu’elle se trouve là, dans ce bus, à fuir Chicago pour l’inconnu; la vérité c’est qu’elle en trouve aucune qui pourrait la faire passer pour un peu moins tordue qu’elle ne l’est. La peur, surement. Ce sentiment terrible qui lui a pris les tripes à la fin du semestre en réalisant que sa vie semblait se tracer devant ses yeux sans qu’elle soit clairement foutue d’y prendre part; de bonnes notes, un petit ami prévenant, des amis incroyables, une famille présente.. Une addition menant inévitablement vers un résultat affreux; son entrée dans le monde des adultes. Et avant même de s’en rendre compte elle finirait femme au foyer avec trois marmots, mariée à son copain de fac à regarder Clint Eastwood redémarrer au feu vert, sans trouver le courage de sauter hors de la bagnole pour le suivre. Elle serait Meryl Streep, sur la Route de Madison. Tordue. Complètement à côté de la plaque. Chiara n’a aucune raison de fuir sa ville chérie, réellement aucune et pourtant elle ne peut qu’admirer le résultat de sa crise d’adolescence un brin en retard; le panneau qui annonce son arrivée à New York et le pull qui lui bouffe la chair, comme pour lui faire sentir le poids de sa culpabilité à mesure qu’elle approche de la gare routière. Bien arrivée, bisous. On vous appellera avec Ethan, une fois qu’il aura digéré la surprise de la trouver sur son palier. Le répondeur de ses parents ne lui en demande pas plus et elle prend le temps de respirer l’air pollué, mais très agréable, de la grosse pomme.. En se prenant un peu pour Carrie Bradshaw en passant devant des boutiques dont la vitrine lui colle la nausée à force de trop de chiffres après la virgule. Elle tâtonne les poches de son sac, en sort un calepin poilu qu’elle feuillète pour chercher l’adresse exacte, tapote le tout sur son téléphone et suit le GPS en se fondant à la foule des inconscients qui collent le nez sur leur écran de smartphone, à la poursuite de pokémon planqués au centre ville.
Et la porte d’Ethan finit par se dresser devant elle, alors qu’elle lève les bras en se plaçant dans l’encadrement, son corps qui fait barrière pour cacher la valise rouge, vernis, qui se planque dans son dos. « Surprise! » Et c’en est une, clairement.

pseudo, prénom : Pauline. âge, pays : France type de personnage : pré-lien de Ethan. avis, commentaires : j'aime déjà c'que je vois     . autres : mouche à beurre     . crédits : unknown.